Maurice André, trompettiste classique de renommée mondiale qui a redonné ses lettres de noblesse à un instrument parfois mal aimé, a rendu son dernier souffle dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 78 ans, laissant une oeuvre à la fois virtuose et populaire.
Né le 21 mai 1933 à Rochebelle, près d'Alès (Gard), Maurice André a travaillé à la mine dans son adolescence avant de devenir le maître incontesté de la trompette à partir des années 50, jouant et enregistrant avec les plus grandS chefs d'orchestre jusqu'au début des années 2000.
Il est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'hôpital de Bayonne, près d'Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) où il résidait. Sa famille n'a pas souhaité communiquer les causes de son décès.
Initié par son père, un passionné de musique classique qui fut son premier professeur, Maurice André a intégré le Conservatoire de Paris en 1951, à l'âge de 18 ans, première étape d'une carrière jalonnée de prix et de récompenses.
Doué, le jeune homme au souffle inépuisable s'impose rapidement comme la figure de proue d'une brillante école française en tant que soliste aux concerts de l'orchestre de Robert Lamoureux et à l'orchestre philharmonique de l'ORTF.
Sa carrière internationale décolle en 1963 quand le virtuose, déjà vainqueur du concours de Genève en 1954, remporte le prestigieux concours international de Munich. Il n'a que 30 ans et sa renommée dépasse désormais les frontières.
Loué pour sa délicatesse, le musicien a donné une popularité nouvelle à son instrument, en introduisant la trompette piccolo pour le répertoire baroque, en revisitant des partitions classiques et en incitant des compositeurs à écrire pour son instrument, comme André Jolivet, Marcel Landowski ou Henri Tomasi.
"Il a permis la renaissance d'un grand répertoire de la trompette", indique à l'AFP son disciple, Guy Touvron, auteur d'une biographie en 2003 intitulée "Une trompette pour la renommée" (éditions du Rocher).
Maurice André a également toujours eu à coeur de transmettre son art, en tant que professeur au Conservatoire de Paris jusqu'en 1978, où il a formé plus de cent trompettistes, mais aussi au grand public, grâce à l'émission de télévision "Le grand échiquier" à laquelle il participe deux fois.
Sa discographie comprend plus de 250 disques dont des dizaines d'or et de platine, mêlant des registres variés.
"La trompette est un instrument difficile", constatait-il dans les colonnes du Monde en 2003.
"Elle suscite des réactions ambivalentes, elle qui a gardé son usage guerrier, le goût du triomphe et de la parade, de ses origines bibliques l'image de l'Apocalypse. Mais elle sait aussi faire danser les filles dans les bals populaires!", ajoutait celui qui s'est vu décerner trois Victoires de la musique classique et la Légion d'honneur.
Fatigué mais toujours enthousiaste, Maurice André, dont les enfants Béatrice et Nicolas sont également musiciens, avait organisé sa grande tournée d'adieux à travers la France en 2004, même s'il a ensuite rejoué ponctuellement.
Retiré au Pays basque depuis les années 90, d'abord à Saint-Jean-de-Luz puis à Urrugne, ce passionné de sculpture sur bois s'y faisait "très discret", ne participant pas à la vie publique localement, a précisé dimanche la municipalité de Saint-Jean-de-Luz.
Sa famille n'était pas en mesure de dire dimanche où et quand auront lieu ses obsèques, précisant simplement qu'elles se dérouleraient dans l'intimité.
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